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SEBASTIEN MAHON
30 août 2007

SEBASTIEN MAHON«  emporte –moi wagon, enlève –moi frégate »

Il fait chaud. On nous a déposé en hélicoptère au bord d’une voie ferrée au milieu de Nulle part où nous sommes sûrement déjà allés un jour… Mais où étions-nous au juste ? A Rio ou bien à Brasilia ? Sébastien Mahon dresse des montagnes et fait jaillir des mers. Il fait pousser la végétation, la beigne dans la lumière, il y place des architectures folles mais aussi des hommes, femmes, animaux voitures et avions….Villemoranesse, Saint Honorain, San Juan … Nulle cartographe de la terre ne connaît ces villes extra ordinaires qui se situent à l’endroit où la terre s’arrête et où la mer commence …Sébastien Mahon emploie son malin génie pour faire glisser la réalité dans l’utopie et la peinture dans la rêverie. Décalage temporel et topographique la série « Les Glorieuses Tropicales » décrit un « Age d’or » que depuis Hésiode, Ovide, Erasme… Taraude l’imagination de poètes mécontents de l’époque dans laquelle ils vivent. Le genre pictural éclate. Des images peintes à l’huile ouvrent des perspectives aériennes, nous y plongeons comme dans un livre d’illustrations. Une volonté narrative les approche de la bande dessinée, une recherche de bonheur ingénu de la peinture naïve et un œil sur la réalité contemporaine, du pop art américain. Leur intimité atmosphérique se situe à interstice du jeu du « crayon » et de la magie du voyage, la nostalgie. Ce mot a été inventé par un médecin suisse, J-J Harder en 1678 à l’aide des mots grecs nostos « retour » et algos « mal, souffrance »… Dans le Dictionnaire du Vocabulaire esthétique, Etienne Souriau lui module une définition bien particulière et le hausse au titre de genre esthétique. « Mais la nostalgie devient source de véritable inspiration artistique (…) Lorsqu’elle fait dépasser le stade de la représentation mentale pour réaliser une œuvre effective, où l’absent devient vraiment présent tout en restant auréolé d’Ailleurs. L’œuvre contemplée par d’autres peut les faire si bien participer à la nostalgie qu’ils en viennent à appartenir moralement à ce pays auquel ils étaient étrangers. Un tel amour de terre lointaine, n’est pas réservé aux pays réels ; on peut éprouver la nostalgie d’une patrie imaginaire ou mythique, à laquelle l’œuvre d’art donne une existence si intense qu’elle en est dispensée d’exister matériellement.» Toute la peinture de Sébastien Mahon est empreinte de cet état émotionnel, complexe, personnel intense troublant, nourricier et cependant précis ; Dans ses travaux antérieurs il ne traite pas des pays lointains mais d’une période que l’artiste ne connaît que de manière indirecte à travers des photographies, les années’60.   « Que fût la réalité et son intime rapport avec l’air du temps ?» s’interroge-t-il. L’originalité de cette jeune œuvre consiste dans la matérialisation d’un secret prisonnier d’un temps et d’un espace qui lui est propre et lequel, par le truchement de l’image se métamorphose en mythologie. Ileana Cornea
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